Chloé, la naissance d'une vocation

Chloé, la naissance d'une vocation

6 août 2023 | Cet après-midi, Chloé, comme à son habitude, a débarqué sur le lieu du shooting pleine de vie et de bonne humeur. Il ne faut pas s’inquiéter si, quand elle vous rejoint quelque part, son premier geste est une sorte de danse de la joie, de posture intrigante ou encore qu’elle chante à tue-tête les paroles de la chanson qu’elle était en train d’écouter. Au contraire, il faudra s’inquiéter le jour où elle vous accostera avec une simple bise et un sourire. 

Après plusieurs heures de shooting artisanal entre potes, nous mettons les voiles vers la ville pour aller boire un verre et manger tous ensemble. Après avoir reçu nos boissons, je scinde notre groupe de 4 en 2 pour poser quelques questions à Chloé.

Elle dit d’elle qu’elle est simple, naturelle et perfectionniste. Moi, ce qui me marque le plus chez elle, c’est sa personnalité si pétillante et sa capacité à donner le sourire et transmettre sa bonne humeur. C’est comme ça que je décide d’aborder notre discussion.

 

H : D’où te vient cette personnalité ?

C : Je pense que je tiens ça de mon père. On est tout aussi fous tous les deux. Je suis quelqu’un d’extraverti qui croque la vie à pleine dent et qui n’a honte de rien, j’ose. Il faut oser pour atteindre certaines choses.

 

H : Est-ce que ça te pénalise parfois dans la vie ?

C : Non, parce que je prends souvent le temps de réfléchir avant d’agir et je reste toujours bienveillante.

 

H : Si tu as pris le comportement et la folie de ton père, qu’as-tu hérité de ta mère ?

C : Son caractère.

 

H : J’ai entendu dire qu’une vocation était née lors du premier shooting YRNE.

C : Je me suis toujours intéressée au monde de la photo et au mannequinat, mais je n’avais jamais osé me lancer, je me trouvais trop petite et pas assez photogénique. Je n’en avais jamais vraiment eu l’opportunité non plus. Grâce à toi j’ai pu avoir cette première expérience qui m’apprend à m’aimer et à avoir confiance en moi, même si, sur le moment présent je ne pense à rien, c’est juste du kiff. En plus, comme j’adore motiver les gens et que c’est pour un pote, je suis d’autant plus impliquée.

 

H : J’ai vu pendant les shootings que les dix premières minutes, tu es un peu gênée, tu as du mal à te laisser aller et d’un coup, il y a un déclic, il se passe quelque chose et là, t’es à fond dans le moment et on ne t’arrête plus. Qu’est-ce qu’il se passe à ce moment-là ?

C : Dans beaucoup de situation, j’ai besoin d’un temps d’adaptation. Surtout que c’est quelque chose de nouveau pour moi, je ne sais pas trop quoi faire, comment agir, il y a des regards sur moi, des regards de gens qui me connaissent et malgré ma personnalité, il y a toujours une petite appréhension du jugement. Puis à un moment, quand j’ai digéré tout ça, je me dis : « tu sais pourquoi tu le fais donc maintenant concentre-toi, t’es pas là juste pour rigoler, c’est pour ton pote, c’est pour sa marque, t’as ton rôle à jouer pour aider la marque à se lancer ».

 

H : Et après ce temps d’adaptation, tu penses à quoi quand tu poses ?

C : A rien. Je me déconnecte du monde, je m’ancre sur l’instant présent. J’écoute seulement les conseils et directives du photographe et rien d’autre n’existe.

 

Après cette réponse, il y a un blanc dans la conversation pendant quelques secondes, le temps que je retrouve la questions suivante dans mes notes et Chloé me dit :

« P*****, j’ai l’impression que je suis en train de foirer un entretien d’embauche »

Nous rigolons.

 

H : Aimerais-tu persévérer dans le mannequinat et arriverais-tu à le concilier avec ta vie professionnelle d’aujourd’hui ?

C : Pour répondre à la première question, c’est oui, pas seulement pour l’activité de poser mais c’est un monde qui m’intéresse. Quand je vois tout ce que l'on peut faire avec la photo, ce que  peuvent dégager les mannequins homme ou femme grâce à leur attitude, tout ce qu’on peut faire aussi avec le contexte, les jeux de lumières, le maquillage, la coiffure, etc.

Comme j’aime mon métier actuel, je voudrais le garder et je ferai mon possible pour allier les deux.

 

H : D’ailleurs, pourquoi psychologue ?

 C : À la base, je voulais devenir architecte d’intérieur mais les maths et moi c’est un amour impossible. Alors, j’ai réfléchi à ce que je pourrai faire d’autre et c’est arrivé un peu comme une évidence. J’ai toujours été très observatrice, prête à écouter, conseiller et épauler mes proches. L’être humain et son comportement m’intéressent. On peut mentir avec les mots mais le comportement trahi et c’est ça qui m’intéresse, le comportement non-verbal. Le regard par exemple, déceler un regard vide, un regard qui rigole, un regard heureux, un regard perdu, énervé, triste, etc. Maintenant, au quotidien, j’ai besoin d’accompagner les gens et de voir qu’en partant de loin, ils peuvent réussir. Ce qu’il y a de plus beau c’est quand on me dit qu’on voit les évolutions du travail qu’on fait ensemble.

 

H : Est-ce que tu arrives à lâcher prise ou bien est-ce que tu es en permanente analyse du comportement des gens, que ce soit entre amis ou dans la rue ?

C : J’arrive à lâcher prise et si j’analyse, je m’en rends compte plus tard quand je rentre chez moi et que je me retrouve seule. Ou bien le matin quand je prends ma douche, parce que je refais le monde à ce moment-là.

 

H : C’est génial ça ! C’est quoi alors la dernière chose que tu as changé dans le monde ?

C : Moi. C’est plus une introspection à vrai dire. Je réfléchis à énormément de choses et je prends le temps d’être en phase avec moi-même, comment m’améliorer et être une meilleure personne. C’est dans ces moments-là par exemple que j’ai mis en place des mécanismes pour me défendre vis-à-vis de certaines choses.

 

H : Où est-ce que tu te sens le mieux ?

C : Mon lit, c’est mon meilleur ami, il a toujours été là pour moi. Quand j’ai passé une super journée, je suis contente d’y aller pour repenser à la journée et quand je vais mal, je me blottis dedans et il me réconforte. Je m’y sens en sécurité.

J’écoute aussi énormément de musique, donc peu importe où je suis, s’il y a de la musique, ça va m’aider à me sentir bien.

Après, je dois t’avouer que je n’ai pas encore réellement trouvé mon havre de paix. Je suis jeune, je me cherche, j’apprends encore à me découvrir, et avec le temps, je suis de plus en plus sûre de ce que j’aime et de ce que je n’aime pas. Je pense qu’on peut le trouver quand on est totalement stable dans sa vie et il me reste quelques petites choses à aligner pour pouvoir atteindre cette plénitude.

 

H : C’est quoi ta technique pour te rebooster quand t’as un petit coup de blues ?

C : 3 tips :

  • Rire, rien de tel que quelques blagues entre amis pour aller mieux.
  • Écouter de la musique si j’ai besoin de déconnecter.
  • Écrire m’aide énormément. Mettre des mots sur mes maux, ça me permet de m’en débarrasser.

 

H : Dernière question : quelle est ta chemise préférée de la collection automne ?

C : J’ai eu 3 coups de cœur :

  • Ciel nocturne, elle est magnifique, je l’imagine en tenue de jour avec un pantalon de tailleur et des bottines. Je la vois aussi bien pour une tenue de soirée.
  • Plaid vintage, je la vois avec une brassière en dessous, un pantalon large et des Dr. Martens.
  • Terre, parce que c’est le genre de couleur qui se marie super bien avec le teint de ma peau.

Ce que j’aime avec ces chemises, c’est que chacun peut y ajouter sa touche perso pour que ça corresponde à son style. Il faut les remixer.

 

Après 35 minutes de discussion et de confessions, j’arrête le dictaphone, Chloé s’allume une cigarette, je bois une gorgée de ma bière et nous faisons signe à nos amis de nous rejoindre.

Je suis content d’avoir pu écouter Chloé me parler d’elle. Je lui connaissais de nombreuses qualités, énoncées dans l’introduction, je peux maintenant ajouter sensible, intéressante et passionnée à la liste. J’admire son ambition à vouloir sans cesse s’améliorer elle-même et de faire tout son possible pour aider les autres.

Henry

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